Comment s’y retrouver avec toutes ces heuchères ?

©FabriceChollet

Comment s’y retrouver avec toutes ces heuchères, mais surtout comment ne pas être déçu?

Quand je discute ombre au jardin, très souvent mes interlocuteurs invitent les heuchères dans la conversation. Et ça n’est généralement pas pour en faire l’éloge ! … Ce qui revient le plus souvent c’est qu’elles ne durent pas. Belle la première année, elles sont rachitiques à la sortie du premier hiver et finissent par disparaître.

Que répondre ? …. Qu’elle n’ont pas été plantées dans des conditions adaptées … Peut-être, mais ça ne suffit pas, le sujet est complexe.

Il suffit de se plonger dans la matière “heuchère” pour perdre ses convictions. La famille est grande et les heuchères ne sont pas dédiées uniquement à l’ombre, il existe à l’état naturel des heuchères pour toutes les situations avec un comportement adapté. Celle convenant le mieux aux situations ombragées étant Heuchera americana.

Je mets quiconque au défi de retrouver cette parenté parmi l’offre pléthorique offerte au public en jardinerie (souvent sans nom de variété). Il y a eu tellement d’hybridation à visé uniquement commerciale et dans le seul but de produire de nouvelles couleurs de feuillage qu’il est devenu pratiquement impossible d’identifier la lignée de telle ou telle heuchère. Cela produit un brouillard variétal inextricable qui ne peut que susciter la frustration des jardiniers. La recherche de la couleur se fait au détriment des autres qualités.

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Sans compter les appellations qui elles aussi sèment le trouble. L’exemple le plus emblématique est celui de ´Caramel’ et ´Crème brûlée’. Quelle est la différence (il y en a une) ? … Au premier coup d’œil on vous dira qu’il n’y en a pas … La différence se situe dans le travail de l’obtenteur, ‘Caramel’ a été créée, par Thierry Delabroye pour durer au jardin, ´Crème brûlée’ non.

Alors que faire ? …  C’est simple, ne plus se fournir en grande surface ou chez des généralistes et se rapprocher d’un spécialiste, mieux d’un créateur, qui saura vous présenter SES heuchères, leurs qualités et les conditions qui leur conviennent.

Dans l’hexagone nous en avons un de renommée internationale, Thierry Delabroye. Aller à sa rencontre sur une fête des plantes et l’écouter parler de ses créations ne peut que réconcilier avec les heuchères. Le passage de la parole aux actes se fera sans distorsion, ses heuchères tiendront leurs promesses au jardin. Ici création rime avec amélioration, ses dernières obtentions apporte de vrais changements de comportement, l’une d’elles est d’ailleurs en test au jardin, mais c’est une autre histoire que je conterai dans quelques mois.

 

Moralité : Ne tirez plus sur l’heuchère. La robe ne faisant pas l’heuchère, achetez en conscience auprès d’un spécialiste qui saura vous conseillez et tous les gages de succès seront réunis.

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3 Comments

  1. j’avoue que comme tout le monde j’ai été déçu par les heuchères, pourtant elles ont tellement de qualités à apporter à un jardin. J’avais lu un très bon article sur ces belles, la différence entre americana et villosa… super intéressant mais bon la mise en pratique est tout autre.
    J’ai Crème Brûlée, enfin je l’ai eu… J’ai quand même réussi à en faire une petite bouture… Ma préférée reste une vieille variété : Gloire d’Orléans. Elle est bien résistante et offre une magnifique floraison rose. Je trouve Brownies très résistante aussi. Et pour le moment Obsidian, en plein soleil, terre sèche, se comporte bien.
    Lydie

  2. Il n’est pas si compliqué de se retrouver dans les lignées d’hercheuse pour reconnaître les plus fiables : celles issues de H. villas ssp. macrorrhiza ont des feuilles velues, les autres no, et ce sont aussi les plus vivaces dans la moitié Nord. Les autres ont une dominance de H. sanguine, plutôt inféodée à des milieux chauds et drainés, donc à priori, mieux dans la moitié sud. La majeure partie des heuchères de Thierry Delabroye ont H. villas dans leur parenté et ont prouvé leur robustesse un peu partout. ‘Caramel’ et ses descendantes sont les seules qui résistent aussi bien aux hivers froids de Québec qu’aux été chauds et humides de Miami ou des Philippines… un point plus complet sur ce sujet ici : http://www.didierwillery.com/pdf/?fichier=adj979vedetteheucheres.pdf.

    • Des paroles d’expert et un excellent article qui permettra aux amateurs, novices en la matière et à qui toutes ces appellation ne parle pas, d’approfondir leurs connaissances. Merci Didier

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  1. Heuchera for the Mid-Atlantic Region – Mt Cuba Center – Rapport de recherche 2014 – Plantes d'ombre

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